Rue de Stassart : réhabilitation de l’ancien conservatoire d’art dramatique

Bonne nouvelle : l’ancien Conservatoire royal de musique (section art de la parole) situé au n°34 de la rue de Stassart va être rénové. La Commune d’Ixelles et la Direction Patrimoine Culturel ont exigé la préservation au maximum des éléments remarquables du patrimoine, notamment le maintien de la salle de spectacle pour y développer une activité culturelle. Le bâtiment est en effet chargé d’histoire : tour à tour, siège de l’Union Coloniale, Radio nationale puis lieu d’enseignement artistique. Il sera reconverti en « hôtel culturel » pour les jeunes. Des spectacles musicaux seront organisés tous les soirs. Une offre originale qui correspond bien au quartier dynamique de la Porte de Namur.

Une histoire mouvementée et étonnante

Le bâtiment de 6.000 m² a connu plusieurs vies :

  • siège de l’Union coloniale, sorte de club de rencontre des colons en partance ou de retour d’Afrique. C’est là qu’était éditée la revue « L’illustration congolaise ».
  • la Maison de la Radio (ancètre de la RTB) de 1923 à 1930. C’est depuis ce bâtiment que, le 1er novembre 1926, Théo Fleischman réalisa le premier journal parlé au Monde.
  • le Conservatoire de musique, section art de la parole.
  • le bâtiment fut vendu par la Fédération Wallonie Bruxelles en 2019. Il a été acheté par la société Shaker qui gère notamment le sympathique hôtel du Berger voisin.
  • Il est actuellement occupé de manière temporaire par un collectif d’artistes plasticiens.

photo : Le petit fils de Théo Fleischman posant devant la plaque qui rend hommage à son grand-père (c) YR

Un complexe immobilier très… complexe !

Totalement bâtie, la parcelle est composée de 3 bâtiments qui permettent de relier la rue de Stassart à la rue du Berger sur une distance de plus de 110 mètres :

le bâtiment principal de 4 étages qui était l’entrée du Conservatoire et sa salle de spectacle (environ 400 places)

  • la salle « berlinoise » toute en boiseries qui ressemble à une auberge du Moyen-Age avec une grande cheminée et qui servait aussi d’espace de répétition pour les cours de théâtre
  • une petite maison qui donne sur la rue du Berger n°13

L’enjeu patrimonial

L’immeuble de la rue de Stassart est truffé de décorations faisant référence au passé colonial. On citera par exemple des poignées de portes ouvragées représentant des personnages africains ou l’étoile du Katanga qu’on retrouve ci et là dans le bâtiment. Ces éléments seront restaurés, maintenus et mis en contexte.

Un premier projet prévoyait de démolir les deux bâtiments centraux, y compris donc la salle de spectacle qui devait être démontée et transformée en restaurant, la « salle berlinoise » devait être démolie. La Commune et la Direction Patrimoine Culturel d’Urban ont demandé, au contraire, de les conserver. Dès lors, faisant d’une contrainte une opportunité, les développeurs du projet ont décidé de tout conserver et rénover. Leur idée : maintenir la salle de spectacle et offrir un programme culturel tous les soirs aux clients de l’hôtel. Par exemple des concerts de jazz. L’activité sera ausi ouverte au public du quartier.

Quant à la salle d’auberge berlinoise, elle sera affectée… au restaurant de l’hôtel. Quoi de plus logique, finalement ?

photos : à gauche, poignée de porte ; à droite, l’étoile du Katanga sur la rambarde d’escalier

Un projet hôtelier novateur

Le projet compte développer un concept innovant de chambres constituées d’alcôves. Le prix tournera autour de 35 à 40 € par alcôve par nuit. Le public-cible sont les voyageurs de 20-40 ans, les back-pakers aisés, les millenials, les trend setters, les économes… Selon Shaker, « Ce mélange entre un budget type hôtel, auberge de jeunesse, new-dortoir et hôtel-capsule japonais, correspond à une demande d’hébergement bon marché mais dans l’air du temps. »

Shaker observe une nouvelle tendance : « les clients sont clairement orientés vers la recherche d’une expérience – qu’elle soit de travail (coworking, lieu de conférence insolite), de rencontre (partage avec autrui, repas conviviaux) ou de découverte (lieux hors mainstream, culinaire). Dans ce contexte, la priorité est donnée aux espaces communs plus recherchés. La chambre devient petit à petit un espace secondaire (ce qui n’est pas synonyme d’inconfort). »

Dans le projet, chacune des chambres de grande capacité sera équipée de plusieurs alcôves. Chaque alcôve sera agréable car s’éloignant de la typologie rigide d’un dortoir. « Une qualité ergonomique et un confort au niveau des différents accessoires la composant seront visés » insiste le futur exploitant.


photo : projet d’alcôves (c) MK

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