Le célèbre magasin de vêtements situé au n°579 de la chaussée de Waterloo a malheureusement fermé définitivement ses portes. Beaucoup s’inquiétaient de l’avenir de ce rez-de-chaussée commercial historique remarquable. Bonne nouvelle, le lieu sera repris par l’imprimerie haut de gamme ABC, déjà présente à Ixelles et bien connue des architectes, graphistes et designers. L’imprimerie est d’ailleurs, elle-même, historique puisqu’elle existe depuis 1912.
Pour le responsable de ABC, « c’est un lieu mythique que nous allons assainir et restaurer ». Il faut dire que, derrières les splendides vitrines en bois, vitres et miroirs, on découvre malheureusement de la condensation, de la pourriture et des fissures dans le plafond.
Un immeuble historique
L’immeuble de rapport situé à l’angle de la place Charles Graux n°16 et de la chaussée de Waterloo 579 date de 1914.
Permis de 1914 (pas exécuté tel quel) (c) archives communales d’Ixelles
élévation réalisée en 2012 (c) Jorge Slautsky et archives communales d’Ixelles
Un aménagement intérieur préservé
Des petits miroirs limitent l’espace d’étalage. Des vitrines de présentation entourent des colonnes. Des étagères, constituées de tiroirs en bois, couvrent les murs. Chaque tiroir porte une étiquette de produits divers qui rappellent que le magasin était à l’origine une droguerie. Il semble qu’il a aussi été à une époque un magasin de peinture. Il fut finalement transformé en commerce de vêtements en 1984. Le style de Parachute Jump était inimitable, entre chic et aventurier. « Les plus belles matières se joignent aux plus belles coupes afin de vous procurer classe et élégance » souligne le site de l’ancienne enseigne. Même le futur Roi Philippe allait s’y fournir.
Les travaux de rénovation sont prévus jusqu’en mars prochain. Les machines de l’imprimerie ne seront pas cachées. Très jolies, elles seront au contraire mises en évidence et cadreront parfaitement avec l’ambiance historique de l’espace.
Le lieu est-il protégé ? Que dit l’urbanisme ?
S’il faut se réjouir que le commerce tombe entre les mains expertes d’amoureux du patrimoine, il faut néanmoins souligner qu’il n’est pas protégé. Certes, toute atteinte à une devanture commerciale nécessite l’obtention d’un permis d’urbanisme. Par contre, les interventions à l’intérieur sont dispensées de permis, à condition de ne pas toucher à des éléments structurels. Même le changement de destination du commerce n’est pas soumis à autorisation de l’urbanisme, sauf s’il s’agit d’un café ou d’un restaurant. Dès lors, le mobilier historique pourrait être démonté, vendu ou démoli. Ce qui, répétons-le, ne sera heureusement pas le cas !
La seule protection possible des décors intérieurs serait le classement. C’est déjà le cas pour certains bâtiments commerciaux comme par exemple l’ancien magasin de porcelaine Demeuldre, chaussée de Wavre.
Yves Rouyet - Ixelles 
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